CONCERT du samedi 1er juillet à 17h
- Musée
Batha

ABDERRAHMANE KAZZOUL et TAKHT ATTOURATE Chants Sacrés du Maroc
et du Monde Arabe
Abderrahmane Kazzoul est né au Maroc, au pied de l’Atlas, à
Beni Mellal, où il s’initie enfant à l’art de la cantillation du
Coran, peut être la meilleure du chant classique arabe. Ses dons et
son goût naturel pour cette forme très prisée dans le monde
arabo-musulman lui font remporter en 1979 le Concours de
Cantillation du Maroc. En 1980, il s’installe en France pour y
suivre un cursus universitaire et parallèlement à ses études crée
" Amal " son premier groupe de musique orientale.
C’est la découverte de la musique de la Nahda, période
de renaissance artistique qui prit son essor en Egypte et plus
précisément au Caire au XIXième siècle, qui va donner une impulsion
décisive à son inspiration. Participant aux activités du Centre de
Musique Arabe-Cemudam, sa collaboration avec le violoniste
Nidaa Abou Mrad va être un moment important de sa carrière. Sous la
direction de ce dernier, il joue " La Fille de
Jérusalem ", un opéra issu des musiques du XIXième siècle sur
des textes du Cantique des Cantiques et du mystique égyptien Ibn’ al
Farid. Il apprendra aussi beaucoup auprès du maître G. Abiad, ancien
musicien de Mohamed Abdelwahab, Fairouz et professeur au
Conservatoire de Beyrouth, avec lequel il donne des concerts. Après
avoir rencontré le oudiste tunisien Sofiane Negra et le
percussionniste égyptien Adel Sham Eddine, il fonde en 1995 le
Takht Attourate, avec le joueur de Ney Idwar Iskandar. Le
répertoire de cet ensemble traditionnel de dimension réduite, (c’est
le sens exact de Takht, qui l’assimile à un orchestre de
chambre dans son équivalent occidental), auquel s’adjoignent bientôt
le qannouniste Ima Ben Ammor, le violoniste Kamel Louati et
le joueur de Daf, Nejm el Dien Abdel Gwad, est basé sur cette
tradition de la grande musique arabe et son art de la Wasla,
suite où alternent chants et partie instrumentale. C’est le
Takht, ensemble instrumental, qui ouvre le concert avec un
court Doulab (composition d’origine ottomane), avec un
Taslim (refrain) et quelques développements. Vient ensuite le
Taqsim, improvisation instrumentale sur un mode
(Maqam) où progressivement l’esprit de la pièce est mis en
place. C’est alors au chanteur de faire son entrée par un
Mouwassha (composition vocale basée sur des cycles
complexes). Le Mawwal déroule alors ses mélodies, en
alternance avec les instrumentistes et autres chanteurs — ou
choristes — de l’ensemble. La suite se termine avec un Dawr,
poème en deux parties, et une Qasida, forme également
poétique, mais de facture plus classique, où de l’amour profane
évoqué, le chanteur transporte l’auditoire dans les sphères plus
élevées de la Quête du Bien Aimé divin, thème récurrent dans
l’espace du Soufisme.
Dans cet écrin de l’art de Maqam et de la musique
classique arabe, Abderrahmane Kazzoul instille l’émoi spirituel des
grands textes mystiques d’Ibn al Farid, Al Hallaj et Abdelfattah
Moustafa, donnant à cette musique savante et raffinée son sens le
plus authentique.
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