Sous le haut patronage
de Sa Majesté
Mohammed VI
Roi du Maroc

 Festival de Fès
des Musiques Sacrées
du Monde

23 juin / 1er juillet 2000

Page d'accueil
Programme 2000
Le Festival en 1999


• Wilhelmenia Fernandez
• Karima Skalli
• Loutfi Bouchnak
Angélique Ionatos
• Derviches du Kurdistan
• Ensemble Dominique Vellard
• Aruna Sayeeram

Tekameli
Ensemble Organum
Ensemble Al Assala
 Karoline Zaidline
• Rabbin Haïm Louk
• Ensemble Mohamed Briouel
• Houria Aichi
• José Van Dam
• Abderahman Kazzoul

• Takht Attourat
• Bobby Jones
• Campbell Brothers


CONCERT du samedi 1er juillet à 17h
- Musée Batha



ABDERRAHMANE KAZZOUL et TAKHT ATTOURATE
Chants Sacrés du Maroc et du Monde Arabe

 

Abderrahmane Kazzoul est né au Maroc, au pied de l’Atlas, à Beni Mellal, où il s’initie enfant à l’art de la cantillation du Coran, peut être la meilleure du chant classique arabe. Ses dons et son goût naturel pour cette forme très prisée dans le monde arabo-musulman lui font remporter en 1979 le Concours de Cantillation du Maroc. En 1980, il s’installe en France pour y suivre un cursus universitaire et parallèlement à ses études crée " Amal " son premier groupe de musique orientale.

C’est la découverte de la musique de la Nahda, période de renaissance artistique qui prit son essor en Egypte et plus précisément au Caire au XIXième siècle, qui va donner une impulsion décisive à son inspiration. Participant aux activités du Centre de Musique Arabe-Cemudam, sa collaboration avec le violoniste Nidaa Abou Mrad va être un moment important de sa carrière. Sous la direction de ce dernier, il joue " La Fille de Jérusalem ", un opéra issu des musiques du XIXième siècle sur des textes du Cantique des Cantiques et du mystique égyptien Ibn’ al Farid. Il apprendra aussi beaucoup auprès du maître G. Abiad, ancien musicien de Mohamed Abdelwahab, Fairouz et professeur au Conservatoire de Beyrouth, avec lequel il donne des concerts. Après avoir rencontré le oudiste tunisien Sofiane Negra et le percussionniste égyptien Adel Sham Eddine, il fonde en 1995 le Takht Attourate, avec le joueur de Ney Idwar Iskandar. Le répertoire de cet ensemble traditionnel de dimension réduite, (c’est le sens exact de Takht, qui l’assimile à un orchestre de chambre dans son équivalent occidental), auquel s’adjoignent bientôt le qannouniste Ima Ben Ammor, le violoniste Kamel Louati et le joueur de Daf, Nejm el Dien Abdel Gwad, est basé sur cette tradition de la grande musique arabe et son art de la Wasla, suite où alternent chants et partie instrumentale. C’est le Takht, ensemble instrumental, qui ouvre le concert avec un court Doulab (composition d’origine ottomane), avec un Taslim (refrain) et quelques développements. Vient ensuite le Taqsim, improvisation instrumentale sur un mode (Maqam) où progressivement l’esprit de la pièce est mis en place. C’est alors au chanteur de faire son entrée par un Mouwassha (composition vocale basée sur des cycles complexes). Le Mawwal déroule alors ses mélodies, en alternance avec les instrumentistes et autres chanteurs — ou choristes — de l’ensemble. La suite se termine avec un Dawr, poème en deux parties, et une Qasida, forme également poétique, mais de facture plus classique, où de l’amour profane évoqué, le chanteur transporte l’auditoire dans les sphères plus élevées de la Quête du Bien Aimé divin, thème récurrent dans l’espace du Soufisme.

Dans cet écrin de l’art de Maqam et de la musique classique arabe, Abderrahmane Kazzoul instille l’émoi spirituel des grands textes mystiques d’Ibn al Farid, Al Hallaj et Abdelfattah Moustafa, donnant à cette musique savante et raffinée son sens le plus authentique.